BACKS' • where the streets have no name

► HERJULIWII

Jersey Neil Bäckström

Vingt-trois

Organisatrice de mariages

sans oublier;

peut toucher le bout de son nez avec sa langue

CAST

*

• • we have to talk

PREMIERE ANECDOTE

BACKS' • where the streets have no name Naughtyl

BARMAN ▬ Tenez, Mademoiselle, c’est de la part du jeune homme assis là-bas.
JERSEY ▬ Oh. Euhm. Merci…

Elle jeta un coup d’œil subtil au jeune homme qui s’attendait à ce coup d’œil. Il lui leva son vers en ajoutant même un clin d’œil à l’égard de Jersey. Elle lui fit un signe de la tête en guise de remerciement avec un semblant de sourire. Encore un enterrement de vie de jeune homme, se dit-elle. Elle connaissait mieux que quiconque ces soirées. Et elle voyait déjà la tête de la mariée le jour suivant quand elle arriverait devant l’autel retrouvant son futur mari avec une gueule de bois mémorable. Elle but tout de même une gorgée de la boisson alcoolisée qui avait plutôt bon goût. Elle eut à peine le temps de reposer son verre que le même jeune homme était à présent à ses côtés, prenant place sans gêne sur le tabouret à sa droite.

THOMAS ▬ Je m’appelle Thomas.
JERSEY ▬ Jersey.
THOMAS ▬ C’est joli. C’est comme le New Jersey.
JERSEY ▬ Je vois plutôt ça comme la sorte de vaches, les jerseys.

Le jeune homme rit.

JERSEY ▬ Alors, c’es toi ou ton ami qui se marie demain?
THOMAS ▬ C’est mon ami. Là-bas, lui qui vient de vider trois shooters…

Ce fut au tour de Jersey de rire. Le futur marié avait du rouge à lèvres sur les joues, le front et même le nez. Sa chemise était déboutonnée au trois quart et il ne tenait pratiquement plus en place par lui-même.

THOMAS ▬ Comment tu as fait pour savoir qu’il en avait un de nous qui se mariait ?
JERSEY ▬ C’est l’habitude, je suis experte dans la matière.
THOMAS ▬ Beaucoup de fiancés qui t’ont fait le coup de te tromper la veille du mariage ?
JERSEY ▬ Non, je suis plutôt le bras droit des fiancés. Celle qui organise tout pour qu’il puisse respirer un peu. On sait tous comment les mariées deviennent hystériques…
THOMAS ▬ Je peux t’offrir un autre verre ?
JERSEY ▬ Avec joie…

Ils finirent finalement la nuit ensemble, chez Jersey. Il était parti le lendemain matin, après avoir fait la promesse de l'appeler, suivi d'un baiser tendre sur ses lèvres. Évidemment, elle n’eut plus de nouvelles de lui. Enfin, c’était vrai jusqu’à ce qu’une de ses clientes, Amanda, ne vienne lui présenter, enfin, le futur marié. Ce fut tout un choc pour Jersey quand le futur époux était nul autre que Thomas, l’homme avec qui elle avait passé la nuit il y avait de cela à peine deux semaine et demi.

DEUXIEME ANECDOTE

BACKS' • where the streets have no name Complacent

JERSEY ▬ Mais qu’est-ce qu’on est en train de faire au juste ?
BRAYDEN ▬ Je crois que c’est plutôt évident, non …

Avait-il dit en riant d’un rire léger, suave. Il continuait d’embrasser les épaules nues de Jersey. Mais quelle impression pouvait-elle bien être en train de donner ? Avoir des relations sexuelles avec un garçon qu’elle avait peut-être vu trois fois, gros maximum, dans un contexte purement professionnel. Il était le frère de la mariée.

JERSEY ▬ On ne peut pas faire ça.
BRAYDEN ▬ Pourquoi pas ? Nous sommes deux adultes consentants, enfin, je crois.
JERSEY ▬ C’est sûrement écrit quelque part dans les petits caractères de mon contrat que je n’ai pas le droit de coucher avec les membres de la famille d’un des mariés.
BRAYDEN ▬ Et puis, même si ça serait écrit, ils sont mariés depuis deux heures, on est à la réception du mariage et ta part du contrat est remplie.
JERSEY ▬ Je ne peux pas faire ça. J’essaie d’être professionnelle…
BRAYDEN ▬ Ok, je n’insiste plus. Par contre, j’ai mes conditions.
JERSEY ▬ Qui sont?
BRAYDEN ▬ D’abord, tu acceptes mon invitation à dîner demain soir et, finalement, tu m’accordes la prochaine danse.
JERSEY ▬ Je ne danse pas.
BRAYDEN ▬ Toutes les filles dansent…
JERSEY ▬ Toutes les filles sauf moi.
BRAYDEN ▬ Tu n’as qu’à monter sur mes pieds, je mènerai la danse.
JERSEY ▬ …

Elle rit silencieusement, ils ne devaient pas se faire pincer alors qu’ils étaient à moitié nus, dans un placard. Elle l’observa un moment, puis elle s’empara de ses lèvres, baissant le reste de la fermeture éclair de sa robe d’une main. La robe chic tomba au sol et les pantalons du jeune homme en firent de même peu de temps après. Les choses s’enchainèrent et peut-être que les deux jeunes adultes consentants ne s’étaient pas montrés aussi silencieux qu’ils ne l’auraient cru…

ELENA ▬ Oh mon Dieu ! BRAYDEN ! J’arrive pas à croire que tu couches avec l’organisatrice de mon marriage pendant la réception ! MAMAN !

TROISIEME ANECDOTE

BACKS' • where the streets have no name Disappointedt

« Jersey, c’est maman. » D’entendre la voix de sa mère avait rassuré Jersey. Entendre du français avec l’accent québécois qu’elle aimait tant. L’effet rassurant ne dura pas bien longtemps. Elle n’avait peut-être pas vu sa mère depuis près de onze mois, mais elle savait encore reconnaître quand quelque chose n’allait pas via le ton qu’elle employait. « C’est ton père. Il a un accident. … Ils ont tout fait pour le sauver, mais il était trop tard. » Le verre d’eau que tenait Jersey glissa lentement de sa main. Il vint s’écraser sur le sol de son salon, éclatant en dizaines de morceau. La voix de sa mère résonnait en écho dans la pièce. Ses propres sanglots se mélangeaient à ceux de la personne qui lui avait fait voir le jour. Elle pleura. Pendant trois quart d’heure, debout, sans bouger. Comme si son corps n’éprouvait aucune fatiguée liée à cette position. Elle se ressaisit enfin, passant ses mains contre la peau glaciale de ses joues afin d’y essuyer quelques larmes et d’estomper quelques traces de mascara n’ayant pu tenir le coup contre toutes ces larmes. Les mains tremblantes, elle plaça une mèche rebelle de cheveux derrière son oreille gauche, puis s’agenouilla au sol afin de ramasser les pièces fracassées de vitre qui gisaient sur le parquet. La tête ailleurs et la vision embrouillée par ses larmes, Jersey ne voyait pas très bien ce qu’elle faisait et elle finit par se couper la main avec un morceau de vitre.

Après s’être soigné la main, elle passa à sa chambre pour se changer et peut-être trouver un peu de sommeil pour oublier ce qui lui paraissait toujours irréel. Elle déboutonna son chemisier en prenant soin de ne pas aggraver la blessure à sa main qui avait été malhabilement bandée. Elle baissa la fermeture éclair de sa jupe qui glissa sans aide jusqu’à ses pieds tandis que son regard se posa sur le cadran posé sur sa table de chevet. 00h01. Quelques mots glissèrent de ses lèvres roses tremblantes.

JERSEY ▬ Joyeux anniversaire, Jersey.